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Écrit par Anaïs Robin
Publié le 17/06/2025

Peut-on laisser la maison gratuitement au conjoint lors d’un divorce ?

Générosité, souci des enfants, volonté d’apaiser les tensions… Les raisons ne manquent pas pour envisager de laisser le logement familial à son ex-conjoint. Mais une telle décision est-elle vraiment simple à prendre ? Derrière ce choix en apparence bienveillant se cachent des enjeux qu’il vaut mieux connaître.

divorce laisser la maison gratuitement conjoint sans soulte : Couple en train d'étudier les modalités de leur divorce pour laisser la maison gratuitement sans soulte

Piqûre de rappel : divorce et partage des biens

Pour bien appréhender le partage des biens lors d’une séparation, il est essentiel de comprendre ce qu’est le régime matrimonial.

Le régime matrimonial désigne l’ensemble des règles qui encadrent la gestion et la répartition des patrimoines des époux pendant le mariage. Les époux peuvent opter pour différents régimes.

Au moment du divorce, le partage des biens est directement lié au régime matrimonial adopté. La procédure vise à mettre un terme à la propriété commune des biens. Plusieurs solutions s’offrent aux ex-époux :

  • vendre les biens à un tiers extérieur ;
  • racheter la part de l’autre conjoint pour devenir propriétaire exclusif ;
  • continuer à gérer les biens en indivision, de manière temporaire ou prolongée.

 

La question du logement familial au cœur du divorce

Avant même que le divorce ne soit prononcé, la question du logement familial peut déjà se poser : qui y reste ? À quelles conditions ? La gestion du logement familial est souvent source de nombreux questionnements.

Divorce : laisser la maison gratuitement à son conjoint, sans soulte : dans certains cas, l’un des époux peut souhaiter laisser gratuitement la maison à l’autre, que ce soit par générosité, pour protéger les enfants, ou pour faciliter la séparation. Pourtant, cette décision n’est pas neutre sur le plan juridique et financier. En effet, la mise à disposition gratuite d’un bien immobilier après le divorce peut avoir des conséquences sur la fiscalité et sur les droits de chacun.

Il est donc indispensable de bien comprendre dans quelles conditions il est possible de laisser la maison gratuitement au conjoint, et quelles conséquences cela peut entraîner.

 

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La jouissance du logement avant la demande en divorce

Que le logement appartienne à un seul époux ou aux deux, l’époux qui occupe le logement conjugal avant le dépôt de la demande en divorce ne doit en principe verser aucune indemnité à son conjoint.

En effet, sauf décision contraire du juge, la jouissance du logement par un seul des époux est considérée comme gratuite jusqu’à ce stade de la procédure (article 262-1 du Code civil, dernier alinéa). Toute obligation de paiement ne peut être imposée qu’à partir d’une décision judiciaire explicite.

À noter : en cas d’urgence ou pour des raisons de sécurité, l’un des époux peut saisir le juge aux affaires familiales pour demander une ordonnance de sauvegarde. Celle-ci permet d’obtenir, à titre provisoire, la jouissance exclusive du logement et l’éviction de l’autre conjoint. La demande doit être faite rapidement.

 

L’usage gratuit du domicile après le divorce : la convention de divorce

Lorsqu’un époux accepte que son ex-conjoint occupe gratuitement le logement familial après la séparation, cet arrangement doit être encadré par des dispositions inscrites dans la convention de divorce.

Ce document, qui formalise l’accord des deux parties, doit mentionner de manière précise qui bénéficiera de l’usage du bien, à quelles conditions et pour combien de temps. Il ne s’agit pas d’un droit illimité : la jouissance gratuite du domicile est toujours temporaire. Il est donc essentiel de fixer une durée déterminée ou une échéance précise, au-delà de laquelle l’occupation devra cesser.

Cela permet de préserver l’équilibre entre les ex-époux, tout en organisant une transition respectueuse pour celui qui reste temporairement dans les lieux.

 

Jouissance gratuite et fiscalité : un avantage en nature

Divorcer et tout laisser à sa femme : lorsque l’un des ex-époux continue à occuper gratuitement le domicile conjugal après le divorce, cette situation n’est pas neutre sur le plan fiscal. L’administration considère cette mise à disposition sans contrepartie comme un avantage en nature, assimilable à une forme de soutien matériel. Autrement dit, elle est traitée comme une pension alimentaire en nature.

Cela signifie que l’époux qui bénéficie de cette occupation gratuite doit l’intégrer dans ses revenus imposables. L’autre époux, celui qui laisse l’usage du bien, peut quant à lui déclarer cette aide comme une pension alimentaire déductible, ce qui vient alléger sa base imposable.

En pratique, la somme à déclarer correspond généralement à une fraction — souvent la moitié — de la valeur locative du bien. Cette règle s’applique pendant toute la durée prévue pour cette occupation dans la convention de divorce. D’où l’importance de bien encadrer cette période dans l’accord afin d’éviter tout risque de redressement fiscal.

Laisser gratuitement la maison à son ex-conjoint peut être un geste de générosité ou un moyen d’apaiser les tensions. Mais cette décision implique des conséquences qu’il est essentiel de bien maîtriser. Encadrer cette mise à disposition dans la convention de divorce est indispensable pour protéger les intérêts de chacun.

 

FAQ – Logement et divorce : usage gratuit du domicile

Puis-je laisser la maison à mon ex-conjoint sans modifier le partage des biens ?

Il est possible de laisser l’usage de la maison à titre gratuit à son ex-conjoint sans changer la répartition initiale des biens issus du divorce. Cependant, pour que cet accord soit sécurisé, il doit être inscrit dans la convention de divorce. Cette formalisation permet de définir précisément les conditions d’occupation, la durée et les droits de chacun, évitant ainsi tout malentendu.

L’occupation gratuite du logement peut-elle être considérée comme une pension alimentaire ?

Oui, lorsque l’un des ex-époux occupe gratuitement le logement familial, cela peut être qualifié d’avantage en nature. Cet avantage est assimilé à une forme de pension alimentaire, car il constitue une aide matérielle apportée sans contrepartie financière.

Cette qualification a un impact direct sur les obligations fiscales des deux parties : celui qui bénéficie de l’occupation doit intégrer cette valeur dans ses revenus imposables, tandis que celui qui met le bien à disposition peut, sous certaines conditions, déduire cette aide de ses revenus, ce qui allège sa charge fiscale.

Que se passe-t-il si je souhaite récupérer la maison après un certain temps ?

La possibilité de récupérer le logement dépend essentiellement des termes fixés dans la convention de divorce. Il est important d’y prévoir une durée précise ou une date limite pour l’occupation gratuite, afin de sécuriser les droits de chacun.

Anticiper la fin de la jouissance gratuite dans l’accord de divorce permet de garantir que chacun puisse reprendre possession de ses droits en temps voulu.

Comment faire pour ne pas payer de soulte lors

d’un divorce ?

La soulte est une somme versée pour compenser la différence de valeur lors du partage des biens, surtout si un époux veut garder un bien immobilier seul. Pour ne pas payer de soulte, il faut soit accepter un partage équilibré avec d’autres biens, soit vendre ensemble le bien pour répartir le produit.

Que se passe-t-il lors d’un divorce si la maison n’est pas encore entièrement payée ?

Lorsque la maison n’est pas encore entièrement payée au moment du divorce, les époux restent solidaires du remboursement du crédit immobilier, sauf accord contraire. Le bien fait toujours partie du patrimoine commun, et la dette est partagée selon le régime matrimonial.

Si l’un des ex-conjoints souhaite garder la maison, il devra généralement racheter la part de l’autre et continuer à rembourser seul le prêt. En cas de difficultés, il est possible de renégocier le prêt avec la banque ou de vendre la maison pour rembourser le crédit et partager le reste entre les deux.

Est-ce que je peux garder la maison en cas de divorce ?

Dans le cas d’un divorce, il est possible de souhaiter conserver le logement familial. Si le bien est en commun, vous pouvez soit racheter la part de votre ex-conjoint en versant une soulte, soit rester en indivision temporairement. Ces options doivent être prévues dans la convention de divorce et validées par acte notarié. Le juge aux affaires familiales prendra en compte vos accords, notamment si la garde des enfants est concernée.

Puis-je divorcer sans vendre la maison ?

Dans certains cas de divorce par consentement mutuel, les époux peuvent décider de ne pas vendre le logement familial. Ils peuvent maintenir une indivision ou en attribuer l’usage à l’un des ex-conjoints. Cette solution doit être formalisée dans la procédure de divorce, via un contrat de mariage ou un accord inscrit dans la convention de divorce. Les conséquences financières, comme le montant de la soulte ou les frais de notaire, seront alors pris en compte.

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